Comprendre le cercle vicieux des troubles DYS : un enjeu majeur pour les parents

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Laurence Albertini

Praticienne en hypnose - naturopathe

Sommaire de l'article

Lorsqu’un enfant présente un trouble du neurodéveloppement (dyslexie, dyspraxie, dysphasie, dyscalculie, TDA/H…), les premières manifestations sont souvent scolaires. Mais ce qui n’apparaît pas toujours au premier regard, c’est l’impact émotionnel, relationnel et identitaire que ces troubles peuvent engendrer – non seulement pour l’enfant, mais aussi pour sa famille.

Cet article illustre un cycle malheureusement fréquent chez les enfants DYS : un enchaînement de difficultés scolaires, de souffrances psychiques, de tensions familiales et d’échecs répétés qui, sans accompagnement adapté, tend à se répéter et s’aggraver. Comprendre cette spirale permet de mieux intervenir et de prévenir ses effets destructeurs.

Les premières difficultés scolaires : le signal d’alerte

Tout commence souvent par une difficulté à lire, écrire, comprendre ou se concentrer. L’enfant DYS, malgré ses efforts, ne parvient pas à suivre le rythme des apprentissages scolaires classiques. Il ne comprend pas pourquoi « ça ne marche pas » pour lui comme pour les autres. Ces difficultés, parfois minimisées ou mises sur le compte d’un manque de volonté, constituent pourtant le point de départ d’un processus profond.Les répercussions émotionnelles : quand l’effort devient souffrance

Les répercussions émotionnelles : quand l’effort devient souffrance

Face à ces obstacles répétés, l’enfant ressent de la frustration, de l’inquiétude, voire de la honte. Très vite, s’installe un climat émotionnel douloureux : anxiété, agressivité défensive, repli, sentiment de culpabilité (« je suis nul », « je fais du mal à mes parents »), tristesse. Chaque échec renforce l’idée que l’école est un lieu de menace, et non d’épanouissement.

L’estime de soi s’effrite

L’enfant finit par douter de lui-même. Il n’ose plus essayer, anticipe ses échecs, se compare sans cesse. La confiance en ses capacités s’effondre. Il ne se sent plus « capable », ni « comme les autres ». Le risque est alors grand que cette perception négative devienne identitaire.

Les tensions avec l’environnement s’intensifient

Les parents s’inquiètent, s’épuisent, tentent d’aider… parfois en vain. Des conflits apparaissent autour des devoirs, du comportement, du décrochage. À l’école, les remarques négatives persistent. L’enfant peut se retrouver isolé socialement, incompris, voire stigmatisé.

Un complexe d’échec s’installe

À force d’accumuler les déconvenues, l’enfant finit par intégrer un schéma d’anticipation négative : « à quoi bon essayer, je vais rater ». La motivation chute, la scolarité devient un fardeau, voire une source d’angoisse ou de rejet. Le découragement est massif, et la spirale se referme.

Les troubles s’aggravent : le cycle recommence

Avec le désengagement scolaire apparaissent parfois des troubles du comportement : provocations, évitement, refus scolaire. Les difficultés s’intensifient, les solutions semblent de plus en plus lointaines… et l’enfant revient au point de départ, avec un poids émotionnel et familial alourdi.

Et les parents dans tout cela?

Ce cycle n’est pas seulement vécu par l’enfant : il impacte directement sa famille. Les parents sont souvent en première ligne, oscillant entre inquiétude, impuissance, épuisement et culpabilité.

Ils se battent pour comprendre, pour faire entendre la voix de leur enfant, pour trouver des solutions… tout en devant gérer leurs propres émotions et parfois des tensions conjugales ou professionnelles liées à cette situation.

Or, dans ce cycle, un élément crucial est trop souvent négligé : le besoin de soutien des parents eux-mêmes.

L’accompagnement thérapeutique : une clé pour casser le cycle

En tant que thérapeute spécialisée dans l’accompagnement des parents d’enfants DYS, je constate chaque jour combien il est précieux – et nécessaire – de soutenir les adultes qui entourent ces enfants.

Mon rôle n’est pas de juger, ni de dire quoi faire. Il est d’offrir un espace de parole et de compréhension, où les parents peuvent :

  • déposer leurs doutes, leur colère ou leur tristesse sans être culpabilisés ;
  • comprendre les mécanismes à l’œuvre dans la dynamique familiale ;
  • identifier leurs ressources et reprendre confiance dans leurs compétences éducatives ;
  • apprendre à mieux accompagner leur enfant sans s’épuiser ni se substituer à lui.

Dans certains cas, j’intègre à cette démarche des outils issus de l’hypnose ou de la régulation émotionnelle, pour aider à désamorcer des blocages profonds et restaurer une relation plus fluide avec l’enfant. Des conseils issus de la naturopathie peuvent également être proposés, en particulier pour soutenir le sommeil, la concentration ou la gestion du stress.

Un espoir lucide : briser la spirale

Briser ce cycle n’est ni instantané, ni linéaire. Mais c’est possible.

Cela commence souvent par une prise de conscience : reconnaître que le mal-être ne vient pas d’un manque d’effort ou d’un défaut éducatif, mais d’un système en déséquilibre.

Et dans ce processus, l’accompagnement thérapeutique des parents peut jouer un rôle décisif : non pas pour « réparer » l’enfant, mais pour offrir à toute la famille une nouvelle stabilité, une respiration, un cadre plus serein pour évoluer ensemble.

À retenir :
Le trouble DYS n’est pas une fatalité, mais il suppose une attention globale. En soutenant les parents, on soutient aussi l’enfant. C’est souvent là que commence le changement.

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Laurence Albertini

Praticienne en hypnose - Naturopathe